dimanche 28 avril 2013

"Je crois en Jésus Christ, le Fils unique de Dieu."


CONSTITUTION PASTORALE "GAUDIUM ET SPES"

Mettre un frein à l'inhumanité des guerres
79. 1. Bien que les dernières guerres aient apporté à notre monde de terribles maux d'ordre matériel comme d'ordre moral, chaque jour encore la guerre poursuit ses ravages en quelque point du globe. Bien plus, étant donné qu'on emploie des armes scientifiques de tout genre pour faire la guerre, sa sauvagerie menace d'amener les combattants à une barbarie bien pire que celle d'autrefois. En outre, la complexité de la situation actuelle et l'enchevêtrement des relations internationales permettent que, par de nouvelles méthodes insidieuses et subversives, des guerres larvées traînent en longueur. Dans bien des cas, le recours aux procédés du terrorisme est regardé comme une nouvelle forme de guerre.
2. Considérant cet état lamentable de l'humanité, le Concile, avant tout, entend rappeler la valeur permanente du droit des gens et de ses principes universels. Ces principes, la conscience même du genre humain les proclame fermement et avec une vigueur croissante. Les actions qui leur sont délibérément contraires sont donc des crimes, comme les ordres qui commandent de telles actions; et l'obéissance aveugle ne suffit pas à excuser ceux qui s'y soumettent. Parmi ces actions, il faut compter en tout premier lieu celles par lesquelles, pour quelque motif et par quelque moyen que ce soit, on extermine tout un peuple, une nation ou une minorité ethnique: ces actions doivent être condamnées comme des crimes affreux, et avec la dernière énergie. Et l'on ne saurait trop louer le courage de ceux qui ne craignent point de résister ouvertement aux individus qui ordonnent de tels forfaits.
3. Il existe, pour tout ce qui concerne la guerre, diverses conventions internationales, qu'un assez grand nombre de pays ont signées en vue de rendre moins inhumaines les actions militaires et leurs conséquences. Tels sont les conventions relatives au sort des soldats blessés, à celui des prisonniers, et divers engagements de ce genre. Ces accords doivent être observés; bien plus, tous, particulièrement les autorités publiques ainsi que les personnalités compétentes, doivent s'efforcer autant qu'ils le peuvent de les améliorer, et de leur permettre ainsi de mieux contenir, et de façon plus efficace, l'inhumanité des guerres. Il semble en outre équitable que des lois pourvoient avec humanité au cas de ceux qui, pour des motifs de conscience, refusent l'emploi des armes, pourvu qu'ils acceptent cependant de servir sous une autre forme la communauté humaine.
4. La guerre, assurément, n'a pas disparu de l'horizon humain. Et, aussi longtemps que le risque de guerre subsistera, qu'il n'y aura pas d'autorité internationale compétente et disposant de forces suffisantes, on ne saurait dénier aux gouvernements, une fois épuisées toutes les possibilités de règlement pacifique, le droit de légitime défense. Les chefs d'État et ceux qui partagent les responsabilités des affaires publiques ont donc le devoir d'assurer la sauvegarde des peuples dont ils ont la charge, en ne traitant pas à la légère des questions aussi sérieuses. Mais faire la guerre pour la juste défense des peuples est une chose, vouloir imposer son empire à d'autres nations en est une autre. La puissance des armes ne légitime pas tout usage de cette force à des fins politiques ou militaires. Et ce n'est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient, par le fait même, licite entre parties adverses.
5. Quant à ceux qui se vouent au service de la patrie dans la vie militaire, qu'ils se considèrent eux aussi comme les serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples; s'ils s'acquittent correctement de cette tâche, ils concourent vraiment au maintien de la paix.

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صيانة السلام وبناء جماعة الامم
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La guerre totale
80. 1. Le progrès de l'armement scientifique accroît démesurément l'horreur et la perversion de la guerre. Les actes belliqueux, lorsqu'on emploie de telles armes, peuvent en effet causer d'énormes destructions, faites sans discrimination, qui du coup vont très au-delà des limites d'une légitime défense. Qui plus est, si l'on utilisait complètement les moyens déjà stockés dans les arsenaux des grandes puissances, il n'en résulterait rien moins que l'extermination presque totale et parfaitement réciproque de chacun des adversaires par l'autre, sans parler des nombreuses dévastations qui s'ensuivraient dans le monde et des effets funestes découlant de l'usage de ces armes.
2. Tout cela nous force à reconsidérer la guerre dans un esprit entièrement nouveau(2). Que les hommes d'aujourd'hui sachent qu'ils auront de lourds comptes à rendre de leurs actes de guerre. Car le cours des âges à venir dépendra pour beaucoup de leurs décisions d'aujourd'hui.
3. Dans une telle conjoncture, faisant siennes les condamnations de la guerre totale déjà prononcées par les derniers papes(3), ce Saint Synode déclare:
4. Tout acte de guerre qui tend indistinctement à la destruction de villes entières ou de vastes régions avec leurs habitants est un crime contre Dieu et contre l'homme lui-même, qui doit être condamné fermement et sans hésitation.
5. Le risque particulier de la guerre moderne consiste en ce qu'elle fournit pour ainsi dire l'occasion à ceux qui possèdent des armes scientifiques plus récentes de commettre de tels crimes; et, par un enchaînement en quelque sorte inexorable, elle peut pousser la volonté humaine aux plus atroces décisions. Pour que jamais plus ceci ne se produise, les évêques du monde entier, rassemblés et ne faisant qu'un, adjurent tous les hommes, tout particulièrement les chefs d'Etat et les autorités militaires, de peser à tout instant une responsabilité aussi immense devant Dieu et devant toute l'humanité.

mercredi 24 avril 2013

Entendu ce matin sur Radio Espérance (tous les jours à 8h07):

La communion hiérarchique de l'Eglise

Addendum ad tempora ventura
Il se pourrait bien que la communion hiérarchique de l'Eglise, très éloignée de tout modèle pseudo-démocratique de la convivialité humaine, soit un jour le moyen de retrouver le vrai sens de la famille après les dénaturations que lui infligent les transgressions parlementaires iniques. Cette suppléance se manifeste déjà dans le fait qu'après l'extinction du mariage civil prononcée par la dite représentation nationale à la demande de la Garde des Sceaux (excusez du peu), le mariage demeure intangible dans l'un des sept sacrements du Christ et de l'Eglise. Que Dieu soit béni.


mardi 23 avril 2013

Entendu ce matin sur Radio Espérance (tous les jours à 8h07)

La structure divine de l'Eglise
Distinction essentielle et ordination mutuelle
du sacerdoce hiérarchique et du sacerdoce royal des baptisés

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dimanche 21 avril 2013

"Je crois en Jésus Christ, qui a été conçu du Saint Esprit."

CONSTITUTION PASTORALE "GAUDIUM ET SPES"


La communauté politique et l'Eglise
76. 1. Surtout là où existe une société de type pluraliste, il est d'une haute importance que l'on ait une vue juste des rapports entre la communauté politique et l'Eglise; et que l'on distingue nettement entre les actions que les fidèles, isolément ou en groupe, posent en leur nom propre comme citoyens, guidés par leur conscience chrétienne, et les actions qu'ils mènent au nom de l'Eglise, en union avec leurs pasteurs.
2. L'Eglise qui, en raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond d'aucune manière avec la communauté politique et n'est liée à aucun système politique, est à la fois le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine.
3. Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l'Eglise sont indépendantes l'une de l'autre et autonomes. Mais toutes deux, quoique à des titres divers, sont au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles exerceront d'autant plus efficacement ce service pour le bien de tous qu'elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération, en tenant également compte des circonstances de temps et de lieu. L'homme, en effet, n'est pas limité aux seuls horizons terrestres, mais, vivant dans l'histoire humaine, il conserve intégralement sa vocation éternelle. Quant à l'Eglise, fondée dans l'amour du Rédempteur, elle contribue à étendre le règne de la justice et de la charité à l'intérieur de chaque nation et entre les nations. En prêchant la vérité de l'Evangile, en éclairant tous les secteurs de l'activité humaine par sa doctrine et par le témoignage que rendent des chrétiens, l'Eglise respecte et promeut aussi la liberté politique et la responsabilité des citoyens.
4. Lorsque les Apôtres, leurs successeurs et les coopérateurs de ceux-ci, sont envoyés pour annoncer aux hommes le Christ sauveur du monde, leur apostolat prend appui sur la puissance de Dieu qui, très souvent, manifeste la force de l'Evangile dans la faiblesse des témoins. Il faut en effet que tous ceux qui se vouent au ministère de la Parole divine utilisent les voies et les moyens propres à l'Evangile qui, sur bien des points, sont autres que ceux de la cité terrestre.
5. Certes, les choses d'ici-bas et celles qui, dans la condition humaine, dépassent ce monde, sont étroitement liées, et l'Eglise elle-même se sert d'instruments temporels dans la mesure où sa propre mission le demande. Mais elle ne place pas son espoir dans les privilèges offerts par le pouvoir civil. Bien plus, elle renoncera à l'exercice de certains droits légitimement acquis s'il est reconnu que leur usage peut faire douter de la pureté de son témoignage ou si des circonstances nouvelles exigent d'autres dispositions. Mais il est juste qu'elle puisse partout et toujours prêcher la foi avec une authentique liberté, enseigner sa doctrine sociale, accomplir sans entraves sa mission parmi les hommes, porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l'exigent, en utilisant tous les moyens, et ceux-là seulement, qui sont conformes à l'Evangile et en harmonie avec le bien de tous, selon la diversité des temps et des situations.
6. Par son attachement et sa fidélité à l'Evangile, par l'accomplissement de sa mission dans le monde, l'Eglise, à qui il appartient de favoriser et d'élever tout ce qui se trouve de vrai, de bon, de beau dans la communauté humaine(9) renforce la paix entre les hommes pour la gloire de Dieu(10).


من الدستور الراعوي في الكنيسة في عالم اليوم
الكنيسة والجماعة السياسيىة السلام

Manifestation francilienne, 21 avril 2013

CHAPITRE V
LA SAUVEGARDE DE LA PAIX ET LA CONSTRUCTION
DE LA COMMUNAUTÉ DES NATIONS
Introduction
77. 1. En ces années mêmes, où les douleurs et les angoisses de guerres tantôt dévastatrices et tantôt menaçantes pèsent encore si lourdement sur nous, la famille humaine tout entière parvient à un moment décisif de son évolution. Peu à peu rassemblée, partout déjà plus consciente de son unité, elle doit entreprendre une oeuvre qui ne peut être menée à bien que par la conversion renouvelée de tous à une paix véritable: édifier un monde qui soit vraiment plus humain pour tous et en tout lieu. Alors, le message de l'Evangile, rejoignant les aspirations et l'idéal le plus élevé de l'humanité, s'illuminera de nos jours d'une clarté nouvelle, lui qui proclame bienheureux les artisans de la paix, " car ils seront appelés fils de Dieu " (Mt. 5, 9).
2. C'est pourquoi le Concile, après avoir mis en lumière la conception authentique et très noble de la paix et condamné la barbarie de la guerre, se propose de lancer un appel ardent aux chrétiens pour qu'avec l'aide du Christ, auteur de la paix, ils travaillent avec tous les hommes à consolider cette paix entre eux dans la justice et l'amour, et à en préparer les moyens.

La nature de la paix
78. 1. La paix n'est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l'équilibre de forces adverses; elle ne provient pas non plus d'une domination despotique, mais c'est en toute vérité qu'on la définit " oeuvre de justice " (Is. 32, 17). Elle est le fruit d'un ordre inscrit dans la société humaine par son divin Fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d'aspirer à une justice plus parfaite. En effet, encore que le bien commun du genre humain soit assurément régi dans sa réalité fondamentale par la loi éternelle, dans ses exigences concrètes il est pourtant soumis à d'incessants changements avec la marche du temps: la paix n'est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais sans cesse à construire. Comme de plus la volonté humaine est fragile et qu'elle est blessée par le péché, l'avènement de la paix exige de chacun le constant contrôle de ses passions et la vigilance de l'autorité légitime.
2. Mais ceci est encore insuffisant. La paix dont nous parlons ne peut s'obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes ni sans la libre et confiante communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices. La ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l'amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter.
3. La paix terrestre qui naît de l'amour du prochain est elle-même image et effet de la paix du Christ qui vient de Dieu le Père. Car le Fils incarné en personne, prince de la paix, a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix, rétablissant l'unité de tous en un seul peuple et un seul corps. Il a tué la haine dans sa propre chair(1) et, après le triomphe de sa Résurrection, il a répandu l'Esprit de charité dans le coeur des hommes.
4. C'est pourquoi, accomplissant la vérité dans la charité, tous les chrétiens sont appelés avec insistance à se joindre aux hommes véritablement pacifiques pour implorer et instaurer la paix.
5. Poussés par le même esprit, nous ne pouvons pas ne pas louer ceux qui, renonçant à l'action violente pour la sauvegarde des droits, recourent à des moyens de défense qui, par ailleurs, sont à la portée même des plus faibles, pourvu que cela puisse se faire sans nuire aux droits et aux devoirs des autres ou de la communauté.
6. Dans la mesure où les hommes sont pécheurs, le danger de guerre menace, et il en sera ainsi jusqu'au retour du Christ. Mais dans la mesure où, unis dans l'amour, les hommes surmontent le péché, ils surmontent aussi la violence, jusqu'à l'accomplissement de cette parole: " De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances des faucilles. Les nations ne tireront plus l'épée l'une contre l'autre et ne s'exerceront plus au combat " (Is. 2, 4).


dimanche 14 avril 2013

"Je crois en Jésus Christ, qui est né de la Vierge Marie."


CONSTITUTION "GAUDIUM ET SPES"


CHAPITRE IV
LA VIE DE LA COMMUNAUTÉ POLITIQUE
La vie publique aujourd'hui
73. 1. De profondes transformations se remarquent aussi de nos jours dans les structures et dans les institutions des peuples; elles accompagnent leur évolution culturelle, économique et sociale. Ces changements exercent une grande influence sur la vie de la communauté politique, notamment en ce qui concerne les droits et les devoirs de chacun dans l'exercice de la liberté civique et dans la, poursuite du bien commun, comme pour ce qui regarde l'organisation des relations des citoyens entre eux et avec les pouvoirs publics.
2. La conscience de la dignité humaine est devenue plus vive. D'où, en diverses régions du monde, l'effort pour instaurer un ordre politico-juridique dans lequel les droits de la personne au sein de la vie publique soient mieux protégés: par exemple les droits de libre réunion et d'association, le droit d'exprimer ses opinions personnelles et de professer sa religion en privé et en public. La garantie des droits de la personne est en effet une condition indispensable pour que les citoyens, individuellement ou en groupe, puissent participer activement à la vie et à la gestion des affaires publiques.
3. En étroite liaison avec le progrès culturel, économique et social, le désir s'affirme chez un grand nombre d'hommes de prendre davantage part à l'organisation de la communauté politique. Dans la conscience de beaucoup s'intensifie le souci de préserver les droits des minorités à l'intérieur d'une nation, sans négliger pour autant leurs obligations à l'égard de la communauté politique. De plus, le respect de ceux qui professent une opinion ou une religion différentes grandit de jour en jour. En même temps, une plus large collaboration s'établit, capable d'assurer à tous les citoyens, et non seulement à quelques privilégiés, la jouissance effective des droits attachés à la personne.
4. On rejette au contraire toutes les formes politiques, telles qu'elles existent en certaines régions, qui font obstacle à la liberté civile ou religieuse, multiplient les victimes des passions et des crimes politiques et détournent au profit de quelque faction ou des gouvernants eux-mêmes l'action de l'autorité au lieu de la faire servir au bien commun.
5. Pour instaurer une vie politique vraiment humaine, rien n'est plus important que de développer le sens intérieur de la justice, de la bonté, le dévouement au bien commun, et de renforcer les convictions fondamentales sur la nature véritable de la communauté politique, comme sur la fin, le bon exercice et les limites de l'autorité publique.


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الجماعة السياسية
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Nature et fin de la communauté politique
74. 1. Individus, familles, groupements divers, tous ceux qui constituent la communauté civile, ont conscience de leur impuissance à réaliser seuls une vie pleinement humaine et perçoivent la nécessité d'une communauté plus vaste à l'intérieur de laquelle tous conjuguent quotidiennement leurs forces en vue d'une réalisation toujours plus parfaite du bien commun(1). C'est pourquoi ils forment une communauté politique selon des types institutionnels variés. Celle-ci existe donc pour le bien commun: elle trouve en lui sa pleine justification et sa signification et c'est de lui qu'elle tire l'origine de son droit propre. Quant au bien commun, il comprend l'ensemble des conditions de vie sociale qui permettent aux hommes, aux familles et aux groupements de s'accomplir plus complètement et plus facilement(2).
2. Mais les hommes qui se retrouvent dans la communauté politique sont nombreux, différents, et ils peuvent à bon droit incliner vers des opinions diverses. Aussi, pour empêcher que, chacun opinant dans son sens, la communauté politique ne se disloque, une autorité s'impose qui soit capable d'orienter vers le bien commun les énergies de tous: non d'une manière mécanique ou despotique, mais en agissant avant tout comme une force morale qui prend appui sur la liberté et le sens de la responsabilité.
3. De toute évidence, la communauté politique et !'autorité publique trouvent donc leur fondement dans la nature humaine et relèvent par là d'un ordre fixé par Dieu, encore que la détermination des régimes politiques comme la désignation des dirigeants soient laissés à la libre volonté des citoyens(3).
4. Il s'ensuit également que l'exercice de l'autorité politique, soit à l'intérieur de la communauté comme telle, soit dans les organismes qui représentent l'Etat, doit toujours se déployer dans les limites de l'ordre moral, en vue du bien commun (mais conçu d'une manière dynamique), conformément à un ordre juridique légitimement établi ou à établir. Alors les citoyens sont en conscience tenus à l'obéissance(4). D'où, assurément, la responsabilité, la dignité et l'importance du rôle de ceux qui gouvernent.
5. Si l'autorité publique, débordant sa compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce qui est objectivement requis par le bien commun; mais qu'il leur soit cependant permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi évangélique.
6. Quant aux modalités concrètes par lesquelles une communauté politique se donne sa structure propre et organise le bon équilibre des pouvoirs publics. elles peuvent être diverses, selon le génie propre de chaque peuple et la marche de l'histoire. Mais elles doivent toujours servir à la formation d'un homme cultivé, pacifique, bienveillant à l'égard de tous, pour l'avantage de toute la famille humaine.

dimanche 7 avril 2013

"Je crois en Jésus Christ, qui a souffert sous Ponce Pilate."


CONSTITUTION DOGMATIQUE "LUMEN GENTIUM"

Les prêtres dans leur relation au Christ, aux évêques, au presbyterium et au peuple chrétien
28. Le Christ, que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde (cf. Jn 10, 36), a rendu participants de sa consécration et de sa mission les Apôtres et, par eux, les évêques, leurs successeurs (62); ceux-ci à leur tour ont légitimement transmis dans l'Église, selon divers degrés et à des sujets différents, la charge pastorale qui leur incombait. Ainsi le ministère ecclésiastique institué par Dieu est-il exercé, en divers ordres, par ceux qui déjà dans l'antiquité sont appelés Évêques, Prêtres, Diacres (63). Les prêtres, bien qu'ils ne possèdent pas la plénitude du sacerdoce et dépendent des évêques dans l'exercice de leur pouvoir, leur sont toutefois unis dans la dignité sacerdotale (64); en vertu du sacrement de l'Ordre (65), ils sont, à l'image du Christ, Grand Prêtre éternel (cf. Hébr. 5, 1-10; 7, 24; 9, 11-28), consacrés pour prêcher l'Evangile, paître les fidèles célébrer le culte divin, comme vrais prêtres du Nouveau Testament (66). Partageant, selon le degré de leur ministère, la mission de l'unique Médiateur Jésus-Christ (I Tim. 2, 5), ils annoncent à tous la divine parole. Mais c'est avant tout lors de la synaxe eucharistique qu'ils exercent leur fonction sacrée; là, tenant la place du Christ in persona Christi agentes (67) et proclamant son mystère, ils joignent les prières des fidèles au sacrifice de leur Chef et, dans le sacrifice de la messe, ils rendent présent à nouveau et appliquent (68) jusqu'à la venue du Sauveur (cf. I Cor. 11, 26) l'unique sacrifice du Nouveau Testament, celui du Christ, qui s'est offert une fois pour toutes au Père comme victime immaculée (cf. Hébr. 9, 11-28). Ils exercent en outre le ministère de la réconciliation et du réconfort auprès des fidèles repentants ou malades et portent à Dieu le Père les besoins et les prières des fidèles (cf. Hébr. 5, 1-3). Remplissant selon leur degré l'office du Christ, Pasteur et Chef (69), ils rassemblent la famille de Dieu en une fraternité tendant vers un seul but (70); et, par le Christ, dans l'Esprit, ils la conduisent au Père, qu'au milieu de leur troupeau ils adorent en esprit et vérité (cf. Jn 4, 24). Ils s'adonnent enfin à la prédication et à l'enseignement (cf. I Tim. 5, 17), croyant ce qu'ils ont lu et médité dans la loi du Seigneur, enseignant ce qu'ils ont cru, vivant ce qu'ils ont enseigné (71).
Les prêtres, collaborateurs vigilants de l'épiscopat (72), établis pour l'aider et lui servir d'organe, appelés à servir le Peuple de Dieu, forment avec leur évêque un unique corps sacerdotal (73) (presbyterium) réparti, bien sûr, dans diverses tâches. Dans chacune des communautés locales de fidèles ils rendent pour ainsi dire présent, par leur fidèle et généreuse collaboration, l'évêque dont ils assument, chacun pour sa part, les devoirs et les préoccupations en en faisant l'objet de leur constante sollicitude. Sous l'autorité de l'évêque, ils sanctifient et gouvernent cette portion du troupeau qui leur est confiée; là où ils se trouvent, ils rendent visible l'Eglise universelle et contribuent à l'édification de tout le Corps mystique du Christ (cf. Eph. 4, 12). Toujours attentifs au bien des fils de Dieu, ils essaieront d'orienter leur activité apostolique en fonction d'une pastorale d'ensemble, au niveau du diocèse et même de toute l'Eglise. Et en raison de cette participation dans le sacerdoce et dans le travail apostolique, que les prêtres reconnaissent dans l'évêque leur père et lui obéissent avec respect. L'évêque, pour sa part, doit considérer les prêtres, ses collaborateurs, comme des fils et des amis, à l'instar du Christ qui appelle ses disciples non des serviteurs, mais des amis (cf. Jn 15, 15). Ainsi, en raison de leur ordre et de leur ministère, tous les prêtres, tant diocésains que religieux, sont associés au corps épiscopal et, selon leur vocation et la grâce qui leur est donnée, ils servent au bien de toute l'Eglise.
En vertu de l'ordination sacrée qui leur est commune ainsi que par leur mission, tous les prêtres sont liés entre eux par une grande fraternité, qui doit se manifester spontanément dans l'entraide spirituelle et matérielle, pastorale et personnelle, au cours des réunions et dans la communion de vie, de travail et de charité.
Qu'ils prennent soin, comme des pères dans le Christ, des fidèles qu'ils ont spirituellement engendrés par le baptême et l'enseignement chrétien (cf. I Cor. 4, 15; I Petr. 1, 23). Se faisant les modèles du troupeau (I Petr. 5, 3) qu'ils dirigent et servent leur communauté locale en sorte que celle-ci puisse être dignement appelée du nom dont s'honore l'unique Peuple de Dieu tout entier, c'est-à-dire Eglise de Dieu (cf. I Cor. I, 2; II Cor. 1, 1; et passim). Et ils se rappelleront que, dans leur conduite et leurs occupations quotidiennes, ils doivent présenter aux fidèles comme aux infidèles, aux catholiques et aux non catholiques, les traits d'un ministère vraiment sacerdotal et pastoral, rendre à tous le témoignage de la vérité et de la vie et, comme de bons pasteurs, rechercher aussi ceux (cf. Lc 15, 4-7) qui, baptisés dans l'Eglise catholique, ont abandonné la pratique des sacrements ou même la foi.
De nos jours, l'humanité tend de plus en plus à s'unifier à la fois sur les plans civil, économique et social; il est donc d'autant plus nécessaire que les prêtres, mettant en commun leur zèle et leur travail sous l'égide des évêques et du souverain Pontife, suppriment toute cause de discorde afin que le genre humain tout entier accède à l'unité de la famille de Dieu.

من الدستور العقائدي في الكنيسة
الكهنة والشمامسة
Eglise en Martinique

Les diacres
29. Au degré suivant de la hiérarchie se trouvent les diacres qui reçoivent l'imposition des mains "non en vue du sacerdoce, mais du ministère" (74). En effet, soutenus par la grâce sacramentelle, de concert avec l'évêque et son presbyterium, ils servent le Peuple de Dieu dans l'office liturgique, le ministère de la prédication, les secours de la charité. Il revient au diacre, après détermination de l'autorité compétente, d'administrer solennellement Le baptême, de conserver et de distribuer l'Eucharistie, d'assister à un mariage et de le bénir au nom de l'Eglise, de porter le Viatique aux moribonds, de lire la sainte Ecriture aux fidèles, d'instruire et d'exhorter le peuple, de présider le culte et la prière des fidèles, d'administrer les sacramentaux, d'accomplir les rites des funérailles et de la sépulture. Voués aux oeuvres de charité et d'assistance, les diacres se rappelleront l'avertissement de saint Polycarpe: "Miséricordieux, empressés, marchant dans la vérité du Seigneur, qui s'est fait le serviteur de tous" (75).
Aujourd'hui, cependant, ces offices extrêmement nécessaires à la vie de l'Eglise, peuvent difficilement s'exercer dans la discipline de l'Eglise latine telle qu'elle existe en de nombreuses régions; le diaconat pourra donc à l'avenir être rétabli comme degré distinct et permanent de la hiérarchie. Il appartient aux diverses conférences territoriales d'évêques ayant compétence en la matière de décider, en accord avec le souverain Pontife, s'il est ou non opportun pour le bien des âmes d'instituer un tel diaconat, et en quel endroit la chose peut se faire. Avec le consentement du Pontife romain, ce diaconat pourra être conféré à des hommes d'âge mûr, même s'ils vivent dans le mariage, et aussi à des jeunes hommes jugés aptes à cette fonction, la loi du célibat demeurant pour eux en vigueur.