dimanche 20 janvier 2013

Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens

"Je crois à la sainte Eglise catholique."

DECRET "UNITATIS REDINTEGRATIO"
SUR L'OECUMENISME

1. Promouvoir la restauration de l'unité entre tous les Chrétiens, c'est l'un des buts principaux du saint Concile œcuménique de Vatican II. Une seule et unique Église a été instituée par le Christ Seigneur. Et pourtant plusieurs Communions chrétiennes se présentent aux hommes comme les véritables héritières de Jésus-Christ. Tous, certes, confessent qu'ils sont les disciples du Seigneur; mais ils ont des attitudes différentes. Ils suivent des chemins divers, comme si le Christ lui-même était partagé (1). Il est certain qu'une telle division s'oppose ouvertement à la volonté du Christ. Elle est pour le monde un objet de scandale et elle fait obstacle à la plus sainte des causes: la prédication de l'Évangile à toute créature.
Or, le Maître des siècles qui poursuit son dessein de grâce avec sagesse et patience à l'égard des pécheurs que nous sommes, a commencé en ces derniers temps de répandre plus abondamment dans les Chrétiens divisés entre eux l'esprit de repentir et le désir de l'union. Très nombreux sont partout les hommes qui ont été touchés par cette grâce et, sous l'action de l'Esprit-Saint, est né un mouvement, qui s'amplifie également de jour en jour chez nos frères séparés, en vue de rétablir l'unité de tous les Chrétiens.
A ce mouvement vers l'unité, qu'on appelle le Mouvement œcuménique, prennent part ceux qui invoquent le Dieu Trinité et confessent Jésus pour Seigneur et Sauveur. Et il ne s'agit pas seulement de Chrétiens pris un à un, il s'agit encore de Chrétiens réunis en communautés dans lesquelles ils ont entendu l'Évangile et qu'ils appellent leur Église et l'Église de Dieu. Presque tous cependant bien que de façon diverse, aspirent à une Église de Dieu, une visible, vraiment universelle, envoyée au monde entier pour qu'il se convertisse à l'Évangile et qu'il soit ainsi sauvé pour la gloire Dieu.
Voilà pourquoi le Concile, considérant avec joie tous ces faits, après avoir déclaré la doctrine relative à l'Église, pénétré du désir de rétablir l'unité entre les disciples du Christ, veut proposer à tous les catholiques les secours, les orientations et les moyens qui leur permettront à eux-mêmes de répondre à cet appel divin et à cette grâce.

2. En ceci est apparue la charité de Dieu pour nous, que le Fils unique de Dieu a été envoyé au monde par le Père pour que, par son Incarnation, il régénérât tout le genre humain, lui procurant la rédemption et le rassemblement en un tout (2). C'est lui qui, avant de s'offrir sur l'autel de la croix comme hostie immaculée, adressa au Père cette prière pour ceux qui croiraient en lui: "Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi; qu'eux aussi soient un en nous afin que le monde croie que tu m'as envoyé" (Jn 17, 21). Et il institua dans son Église l'admirable sacrement de l'Eucharistie qui exprime et réalise l'unité de l'Église. A ses disciples il donna un nouveau commandement d'amour mutuel (3) et promit l'Esprit Paraclet (4) qui resterait avec eux, Seigneur et vivificateur, jusque dans l'éternité.
Élevé sur la croix, puis entré dans la gloire, le Seigneur Jésus répandit l'Esprit qu'il avait promis. Par lui, il appela et réunit dans l'unité de la foi, de l'espérance et de la charité, le peuple de la Nouvelle Alliance qui est l'Église, selon l'enseignement de l'Apôtre: "Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit, comme il n'y a qu'une espérance au terme de l'appel que vous avez reçu : un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême" (Eph. 4, 4-5). "Vous tous, en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ... Vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus" (Gal. 3, 27-28 gr.) L'Esprit-Saint qui habite dans les croyants, qui remplit et régit toute l'Église, réalise cette admirable communion des fidèles et les unit tous si intimement dans le Christ, qu'il est le Principe de l'unité de l'Église. C'est lui qui réalise la diversité des grâces et des ministères (5), enrichissant de fonctions diverses l'Église de Jésus-Christ, "organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère en vue de la construction du Corps du Christ" (Eph. 4, 12).
Mais pour établir en tout lieu son Église sainte jusqu'à la consommation des siècles, le Christ confia au collège des Douze l'office d'enseigner, de régir et de sanctifier (6). Parmi eux, il choisit Pierre sur lequel, après sa profession de foi, il décréta d'édifier son Église; il lui promit les clefs du royaume (7) et, après que l'Apôtre lui eut donné l'attestation de son amour, il lui confia toutes les brebis pour les confirmer dans la foi (8) et pour les paître en unité parfaite (9), Jésus-Christ lui-même demeurant éternellement la suprême pierre angulaire (10) et le Pasteur de nos âmes (11).
Au moyen de la fidèle prédication de l'Évangile faite par les Apôtres et par leurs successeurs, c'est-à-dire les Évêques avec leur chef qui est le successeur de Pierre, par l'administration des sacrements et par le gouvernement dans l'amour, sous l'action du Saint-Esprit, Jésus-Christ veut que son peuple s'accroisse et il accomplit la communion dans l'unité par la profession d'une seule foi, par la célébration commune du culte divin, par la concorde fraternelle de la famille de Dieu.
Ainsi l'Église, seul troupeau de Dieu, comme un signe levé à la vue des nations (12), mettant au service de tout le genre humain l'Évangile de paix (13), accomplit dans l'espérance son pèlerinage vers le terme qu'est la patrie céleste (14).
Tel est le mystère sacré de l'unité de l'Église, dans le Christ et par le Christ, sous l'action de l'Esprit-Saint qui réalise la variété des ministères. De ce mystère, le modèle suprême et le principe sont l'unité, dans la Trinité des personnes, d'un seul Dieu Père, Fils en l'Esprit-Saint.


قرار في الحركة المسكونية
ان الغرار الاسمى لسر وحدة الكنيسة ومبدأه هما وحدة الاقانيم الثلاثة الآب والابن والروح القدس في الله الواحد
Petit monument au Vietnam

3. Dans cette seule et unique Église de Dieu apparurent dès l'origine (15), certaines scissions, que l'Apôtre réprouve avec vigueur comme condamnables (16); au cours des siècles suivants naquirent des dissensions plus graves, et des communautés considérables furent séparées de la pleine communion de l'Église catholique, parfois par la faute des personnes de l'une et de l'autre parties. Ceux qui naissent aujourd'hui dans de telles Communautés, et qui vivent de la foi au Christ, ne peuvent être accusés de péché de division et l'Église catholique les entoure de respect fraternel et de charité. En effet, ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le baptême, se trouvent dans une certaine communion, bien qu'imparfaite, avec l'Église catholique. Assurément, des divergences variées entre eux et l'Église catholique sur des questions doctrinales, parfois disciplinaires, ou sur la structure de l'Église, constituent nombre d'obstacles, parfois fort graves, à la pleine communion ecclésiale. Le Mouvement œcuménique tend à les surmonter. Néanmoins, justifiés par la foi reçue au baptême, incorporés au Christ (17), ils portent à juste titre le nom de Chrétiens et les fils de l'Église catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le Seigneur (18).
Au surplus, parmi les éléments ou les biens par l'ensemble desquels l'Église se construit et est vivifiée, plusieurs et même beaucoup, et de grande valeur, peuvent exister en dehors des limites visibles de l'Église catholique: la parole de Dieu écrite, la vie de la grâce, la foi, l'espérance et la charité, d'autres dons intérieurs du Saint-Esprit et d'autres éléments visibles. Tout cela, provenant du Christ et conduisant à lui, appartient de droit à l'unique Église du Christ.
De même, beaucoup de gestes sacrés de la religion chrétienne s'accomplissent chez nos frères séparés, et, de manières différentes, selon la situation diverse de chaque Église ou Communauté, ils peuvent certainement produire effectivement la vie de la grâce, et l'on doit reconnaître qu'ils ouvrent l'entrée de la communion du salut.
En conséquence, ces Églises (19) et Communautés séparées, bien que nous les croyions victimes de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L'Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d'elles comme de moyens de salut dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l'Église catholique.
Cependant, nos frères séparés, soit en particulier, soit réunis dans leurs Communautés ou leurs Églises ne jouissent pas de cette unité que Jésus-Christ a voulu dispenser à tous ceux qu'il a régénérés et vivifiés pour former un seul corps en vue d'une vie nouvelle et qui est attestée par l'Écriture sainte et la vénérable Tradition de l'Église.
C'est, en effet, par la seule Église catholique du Christ, laquelle est "moyen général de salut", que peut s'obtenir toute la plénitude des moyens de salut. Car c'est au seul collège apostolique, dont Pierre est le chef, que furent confiées, selon notre foi, toutes les richesse de la Nouvelle Alliance, afin de constituer sur la terre un seul Corps du Christ auquel il faut que soient pleinement incorporés tous ceux qui, d'une certaine façon, appartiennent déjà au peuple de Dieu. Durant son pèlerinage terrestre, ce peuple, bien qu'il demeure en ses membres exposé au péché, continue sa croissance dans le Christ, suavement guidé par Dieu selon ses mystérieux desseins, jusqu'à ce que, dans la Jérusalem céleste, il atteigne joyeux la totale plénitude de la gloire éternelle.

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