dimanche 10 mars 2013

"Je crois en Jésus Christ, Notre Seigneur."

CONSTITUTION DOGMATIQUE "LUMEN GENTIUM"
22. C'est par une semblable disposition que saint Pierre et les autres Apôtres constituent, par ordre du Seigneur, un seul Collège apostolique, et que le Pontife romain, successeur de Pierre, et les évêques, successeurs des Apôtres, sont unis entre eux. Déjà la règle très ancienne selon laquelle les évêques du monde entier communiaient entre eux et avec l'Evêque de Rome dans le lien de l'unité, de la charité et de la paix (23), et aussi les conciles rassemblés (24) pour statuer en commun (25), après mûre délibération (26), sur certains points de grande importance, indiquent le caractère et la nature collégiale de l'ordre épiscopal que, d'ailleurs, les Conciles oecuméniques réunis au cours des siècles confirment jusqu'à l'évidence. C'est ce même caractère que révèle déjà l'usage, introduit très tôt, de convoquer plusieurs évêques pour les faire participer à l'élévation du nouvel élu au ministère du sacerdoce suprême. On est constitué membre du Corps épiscopal en vertu de la consécration sacramentelle et par la communion hiérarchique avec le Chef du Collège et avec les membres.
Le Collège ou corps épiscopal n'a cependant d'autorité que si on le conçoit comme uni à son chef le Pontife romain, successeur de Pierre, lequel conserve intégralement sa primauté sur tous, tant pasteurs que fidèles. En effet, le Pontife romain, en vertu de son office qui est celui de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l'Église, a sur celle-ci un pouvoir plénier, suprême et universel, qu'il peut toujours exercer en toute liberté. D'autre part, l'ordre des évêques, qui succède au collège des Apôtres dans le magistère et le gouvernement pastoral, en qui même se perpétue le corps apostolique, uni à son Chef le Pontife romain, et jamais sans ce Chef, est également sujet du pouvoir suprême et plénier sur toute l'Eglise (27), pouvoir qui ne peut être exercé qu'avec le consentement du Pontife romain. C'est le seul Simon que le Seigneur a établi comme rocher et porteur des clefs de l'Eglise (cf. Mt. 16, 18-19) et qu'il a fait pasteur de tout son troupeau (cf. Jn 21, 15 ss); mais la charge de lier et de délier qui a été confiée à Pierre (Mi. 16, 19), on la voit également impartie au collège des Apôtres uni à son chef (28) (cf.Mi. 18, 18; 28, 16-20). Ce Collège, en tant qu'il est composé de plusieurs membres, reflète la variété et l'universalité du Peuple de Dieu; et en tant qu'il est rassemblé sous un seul chef, il signifie l'unité du troupeau du Christ. C'est à l'intérieur de ce Collège que les évêques, tout en respectant fidèlement la primauté et la prééminence de leur Chef, exercent leur propre pouvoir pour le bien de leurs fidèles et même de toute l'Église, tandis que le Saint-Esprit en assure constamment la cohésion et la concorde. Le pouvoir suprême que possède ce Collège sur toute l'Eglise s'exerce de façon solennelle dans le Concile oecuménique. Il n'y a aucun Concile oecuménique qui n'ait été confirmé ou du moins accepté comme tel par le successeur de Pierre; et c'est une prérogative du Pontife romain de convoquer ces Conciles, de les présider et de les confirmer (29). Ce même pouvoir collégial peut être exercé, en union avec le Pape, par les évêques répandus en tous les points du monde à condition que le chef du collège les appelle à une action collective ou, du moins, approuve ou accepte librement l'action conjointe des évêques dispersés, en sorte qu'elle constitue un véritable acte collégial.

من الدستور العقائدي في الكنيسة
الهيئة الاسقفية ورئيسها الحبر الروماني
Manoeuvres Avia sur la "Jeanne"

23. L'unité collégiale apparaît aussi dans les relations réciproques de chaque évêque avec les Eglises particulières et avec l'Eglise universelle. Le Pontife romain, comme successeur de Pierre, est le principe perpétuel et visible, le fondement de l'unité tant des évêques que de la masse des fidèles (30). Chaque évêque, de son côté, est le principe visible et le fondement de l'unité de son Eglise particulière (31), formée à l'image de l'Eglise universelle; et c'est dans toutes ces Eglises particulières et par elles qu'est constituée l'Eglise catholique, une et unique (32). Par conséquent chaque évêque représente sa propre Eglise et tous ensemble avec le Pape représentent l'Eglise entière dans le lien de la paix, de l'amour et de l'unité.
Chaque évêque, préposé à une Eglise particulière, exerce son gouvernement pastoral sur la portion du Peuple de Dieu qui lui a été confiée et non sur les autres Eglises ni sur l'Eglise universelle. Mais, en tant que membres du Collège épiscopal et successeurs légitimes des Apôtres, tous les évêques sont tenus, par une disposition et un commandement du Christ, d'avoir pour toute l'Eglise (33) une sollicitude qui, sans s'exercer par un acte de juridiction, contribue considérablement au bien de l'Eglise universelle. Tous les évêques, en effet, doivent promouvoir et défendre l'unité de la foi et la discipline commune à toute l'Eglise, inculquer aux fidèles l'amour de tout le Corps mystique du Christ, particulièrement des membres pauvres et souffrants, l'amour de ceux qui sont persécutés pour la justice (cf. Mt. 5, 10); et ,enfin, promouvoir toute activité commune à l'Eglise entière, spécialement celle qui tend à accroître la foi et à faire briller aux yeux de tous les hommes la lumière de la pleine vérité. Du reste, il est certain qu'en gouvernant bien leur propre Eglise comme portion de l'Eglise universelle ils contribuent eux-mêmes efficacement au bien de tout le corps mystique, qui est également le corps des Eglises (34).
Le soin d'annoncer l'Evangile dans tous les coins du monde incombe au corps des pasteurs: c'est à lui que le Christ en donna l'ordre, lui imposant une charge commune, comme déjà le Pape Célestin le soulignait devant les Pères du Concile d'Ephèse (35). Chaque évêque donc, pour autant que le permet l'accomplissement de sa charge particulière, est tenu de collaborer avec ses semblables et avec le successeur de Pierre, auquel tout spécialement fut confiée la charge suprême de propager le nom chrétien (36). De toutes leurs forces les évêques doivent procurer aux missions, non seulement des ouvriers, mais aussi les secours spirituels et matériels aussi bien directement par eux-mêmes qu'en suscitant de la part des fidèles une fervente coopération. Enfin, dans une universelle communion de charité, ils doivent offrir volontiers leur aide fraternelle aux autres Eglises, principalement aux Eglises limitrophes et aux plus pauvres, suivant en cela l'exemple vénérable de l'antiquité.
Par la grâce de la divine Providence, il est advenu que diverses Eglises fondées en différents lieux par les Apôtres et leurs successeurs se sont constituées à travers les siècles en des groupements variés, unis en un tout organique. Tout en sauvegardant l'unité de la foi et de la structure divinement instituée de l'Eglise universelle, ces Eglises jouissent d'une discipline propre, d'une coutume liturgique particulière, d'un patrimoine théologique et spirituel qui est le leur. Certaines d'entre elles, surtout les anciennes Eglises patriarcales, telles des souches de la foi, en ont suscité d'autres qui sont comme leurs filles et avec lesquelles elles restent liées jusqu'à nos jours par un tien plus étroit de charité, dans la vie sacramentelle et dans le respect réciproque des droits et des devoirs (37). Cette variété d'Eglises locales convergeant dans l'unité démontre avec plus d'évidence la catholicité de l'Eglise indivisible. Pareillement les Conférences épiscopales peuvent aujourd'hui contribuer de façon multiple et efficace à aiguiller le sentiment collégial vers des réalisations concrètes.

24. Les évêques, en tant que successeurs des Apôtres, reçoivent du Seigneur, à qui tout pouvoir a été donné au ciel et sur la terre, la mission d'enseigner à toutes les nations et de prêcher l'Évangile à toute créature, afin que par la foi, le baptême et l'observance des commandements, tous les hommes parviennent au salut (cf. Mt. 28, 18-20; Mc 16, 15-16; Act. 26, 17 s.). A cette fin, Notre-Seigneur Jésus-Christ promit aux Apôtres le Saint-Esprit qu'au jour de la Pentecôte il envoya du ciel, afin qu'avec la force de cet Esprit ils soient ses témoins jusqu'aux extrémités de la terre devant les nations, les peuples et les rois (cf. Act. 1, 8; 2, 1 ss.; 9, 15). Cette charge que le Seigneur confia aux pasteurs de son peuple est un véritable service, qui dans les saintes Ecritures est précisément appelé diakonia, c'est-à-dire ministère (cf. Act. 1, 17 et 25; 21.19; Rom. 11, 13; I Tire. 1, 12).
La mission canonique des évêques se transmet au moyen des coutumes légitimes non révoquées par la suprême et universelle autorité de l'Eglise, ou encore au moyen des lois créées ou reconnues par cette même autorité, ou bien directement par le successeur même de Pierre; et si celui-ci refuse ou dénie la communion apostolique, les évêques ne pourront pas entrer en charge (38).

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