dimanche 3 mars 2013

"Je crois en Jésus Christ, qui a souffert sous Ponce Pilate."

CONSTITUTION DOGMATIQUE "LUMEN GENTIUM"
CHAPITRE III
LA CONSTITUTION HIÉRARCHIQUE DE L'ÉGLISE
ET, EN PARTICULIER, L'ÉPISCOPAT

Introduction
18. Le Christ Seigneur, pour paître et accroître toujours davantage le Peuple de Dieu, a établi dans son Eglise divers ministères qui tendent au bien de tout le Corps. En effet, les ministres qui sont revêtus d'un pouvoir sacré servent leurs frères, afin que tous ceux qui appartiennent au Peuple de Dieu et qui, par conséquent, ont vraiment la dignité de chrétiens tendent librement et de façon ordonnée vers le même but et parviennent au salut.
Ce saint Synode, à l'exemple du Concile Vatican I, enseigne avec lui et déclare que Jésus-Christ, Pasteur éternel, a édifié la sainte Eglise en envoyant les Apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père (cf. Jn 20, 21), et a voulu que leurs successeurs, c'est-à-dire les évêques, fussent dans son Église pasteurs jusqu'à la fin des siècles. Et afin que l'épiscopat lui-même fût un et sans fissure, il a mis à la tête des autres Apôtres le bienheureux Pierre qu'il a établi comme principe et fondement perpétuel autant que visible de l'unité de la foi et de la communion (1). Cette doctrine de l'institution, de la perpétuité, de la valeur et de la raison de la sacrée primauté du Pontife romain et de son infaillible magistère, le saint Concile la propose de nouveau à tous les fidèles pour qu'elle soit crue fermement; et poursuivant le même dessein, il a décidé de professer et de proclamer publiquement la doctrine concernant les évêques, successeurs des Apôtres, lesquels, avec le successeur de Pierre, Vicaire du Christ (2) et Chef visible de toute l'Église, gouvernent la maison du Dieu vivant.

L'institution des Douze
19. Le Seigneur Jésus, après avoir prié le Père, appela à lui ceux qu'il voulut et en nomma douze qu'il prendrait avec lui et qu'il enverrait prêcher le Royaume de Dieu (cf. Mc 3, 13-19; Mt. 10, 42); et ces Apôtres (cf. Lc 6, 13) il les constitua en collège ou corps stable, à la tête duquel il mit Pierre, choisi parmi eux (cf. Jn 21, 15-17). Il les envoya d'abord aux fils d'Israël et puis à toutes les nations (cf. Rom. I, 16) afin que, revêtus de son autorité, ils fassent de tous les peuples ses disciples, les sanctifient et les gouvernent (cf. Mt. 28, 16-20; Mc 16, 15; Lc 24, 45-48; Jn 20, 21-23), et qu'ainsi ils propagent l'Eglise et, sous la conduite du Seigneur, en soient les ministres et les pasteurs, tous les jours jusqu'à la fin du monde (cf. Mt. 28, 20). Et ils furent pleinement confirmés dans cette mission le jour de la Pentecôte (cf. Act. 2, 1-36) selon la promesse du Seigneur: "Vous recevrez une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, jusqu'aux extrémités de la terre" (Act. 1, 8). Les Apôtres, donc, prêchaient partout l'Evangile (cf. Mc 16, 20), qui fut accueilli par les auditeurs sous la motion du Saint-Esprit, rassemblèrent l'Eglise universelle que le Seigneur avait fondée dans les Apôtres et qu'il avait édifiée sur le bienheureux Pierre, leur chef, Jésus-Christ étant lui-même la suprême pierre angulaire (3) (cf. Apoc. 21, 14; Mt. 16, 18; Eph. 2, 20).
من الدستور العقائدي في الكنيسة
نظام السلطة ولاسيما الاسقفية
Le GEAOM à la mer

Les évêques successeurs des Apôtres
20. La mission divine confiée par le Christ aux Apôtres durera jusqu'à la fin des siècles (cf. Mt. 28, 20), puisque l'Evangile qu'ils doivent prêcher est de tout temps pour l'Eglise le principe de sa vie entière. C'est pourquoi les Apôtres, dans cette société hiérarchiquement organisée, eurent soin de se donner des successeurs.
En effet, non seulement ils eurent divers collaborateurs dans leur ministère (4), mais pour que la mission qui leur avait été confiée pût continuer après leur mort, ils laissèrent pour ainsi dire en testament à leurs collaborateurs immédiats la charge de compléter et de consolider l'oeuvre commencée par eux (5), en leur recommandant de veiller sur tout le troupeau au milieu duquel le Saint-Esprit les avait placés pour paître l'Eglise de Dieu (cf. Act. 20, 28). C'est pourquoi ils choisirent ces hommes et prirent ensuite des dispositions pour que, après leur mort, d'autres hommes éprouvés prennent leur place (6). Parmi les divers ministères qui dès le début s'exercent dans l'Eglise, le témoignage de la tradition accorde la première place à ceux qui, établis dans l'épiscopat par une succession ininterrompue depuis l'origine (7), sont la lignée issue de la souche apostolique (8). Ainsi, comme l'atteste saint Irénée, par l'intermédiaire de ceux que les Apôtres consacrèrent évêques et de leurs successeurs jusqu'à nous, la tradition apostolique est manifestée (9) et conservée (10) dans tout l'univers.
Les évêques assumèrent donc la charge de la communauté avec leurs collaborateurs, les prêtres et les diacres (11), et dirigèrent à la place de Dieu le troupeau (12) dont ils étaient les pasteurs, et cela comme maîtres de doctrine, prêtres du culte sacré, ministres du gouvernement de l'Eglise (13). De même donc que se perpétue la mission concédée en particulier par le Seigneur à Pierre, le premier des Apôtres, mission qui devait se transmettre à ses successeurs, ainsi se perpétue également la charge qu'avaient les Apôtres de paître l'Eglise, charge qui doit s'exercer perpétuellement par l'ordre sacré des évêques (14). Ainsi donc le saint Concile enseigne-t-il que les évêques, de par l'institution divine, ont occupé, dans la succession, la place des Apôtres (15) en tant que pasteurs de l'Eglise; et que quiconque les écoute, écoute le Christ, quiconque les méprise, méprise le Christ et Celui qui a envoyé le Christ (16) (cf. Lc 10, 16).

La sacramentalité de l'épiscopat
21. En la personne des évêques qu'assistent les prêtres, le Seigneur Jésus-Christ, Pontife Suprême, est donc présent au milieu de ses fidèles. Assis en effet à la droite du Père il ne cesse pas d'être présent au sein de la communauté de ses pontifes (17). Et d'abord, par merveilleux truchement des évêques, il adresse à tous les peuples la parole de Dieu, et il administre continuellement aux croyants les sacrements de la foi; grâce à leur paternelle sollicitude (cf. I Cor. 4, 15) il incorpore de nouveaux membres à son Corps au moyen de la régénération surnaturelle; et enfin, par leur sagesse et leur prudence, il dirige et prépare le Peuple du Nouveau Testament dans sa marche vers l'éternelle béatitude. Ces pasteurs, choisis pour paître le troupeau du Seigneur, sont les ministres du Christ et les dispensateurs des mystères de Dieu (cf. I Cor. 4, 1); c'est à eux qu'ont été confiés témoignage à rendre à l'Evangile de la grâce divine (cf. Rom. 15, 16; I Act. 20, 24) et le glorieux ministère de l'Esprit et de la justice (cf. II Cor. 3, 8-9).
Pour remplir une si haute charge, les Apôtres ont été enrichis par le Christ des trésors de l'Esprit-Saint, qui descendit sur eux (cf. Act I, 8; 2, 4; Jn 20, 22-23). Par l'imposition des mains ils conférèrent eux-mêmes ce don spirituel à leurs collaborateurs (cf. I Tim. 4, 14 II Tim. 1, 6-7), don qui a été transmis jusqu'à nous dans la consécration épiscopale (18). Le saint Concile enseigne d'autre part que cette consécration épiscopale confère la plénitude du sacrement de l'Ordre que la coutume liturgique de l'Eglise et la voix des saints Pères appellent sacerdoce suprême, résumé du ministère sacré (19). La consécration épiscopale confère aussi, avec la charge de sanctifier, celle d'enseigner et de gouverner; cependant. de par leur nature, ces charges ne peuvent être exercées que dans la communion hiérarchique avec le Chef et les membres du Collège. De la Tradition, en effet, telle qu'elle résulte spécialement des rites liturgiques et des usages de l'Eglise tant d'Orient que d'Occident, il ressort clairement que, par l'imposition des mains et par les paroles de la consécration, la grâce de l'Esprit-Saint est conférée (20), et le caractère sacré imprimé (21), et de telle sorte que les évêques tiennent, de façon éminente et visible, la place du Christ lui-même, Maître, Pasteur et Pontife, et agissent à sa place (22). Il appartient aux évêques d'incorporer, par le sacrement de l'Ordre, les nouveaux élus dans le corps épiscopal.

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