dimanche 17 mars 2013

"Je crois à la rémission des péchés."


CONSTITUTION DOGMATIQUE "LUMEN GENTIUM"

La fonction d'enseignement des évêques
25. Parmi les principaux devoirs des évêques se distingue la prédication de l'Evangile (39). Les évêques, en effet, sont les hérauts de la foi qui amènent au Christ de nouveaux disciples; ce sont des docteurs authentiques, revêtus de l'autorité du Christ, qui prêchent au peuple commis à leur soin les vérités de foi à croire et à appliquer dans la pratique de la vie, qui éclairent ces mêmes vérités à la lumière du Saint-Esprit en tirant du trésor de la Révélation du neuf et de l'ancien (Mt. 13, 52), qui les font fructifier et veillent à écarter de leur troupeau les erreurs qui le menacent (cf. II Tim. 4, 1-4). Les évêques quand ils enseignent en communion avec le Pontife romain, doivent être respectés par tous comme les témoins de la vérité divine catholique; et les fidèles doivent accepter l'avis donné par leur évêque au nom de Jésus-Christ en matière de foi et de morale, et y adhérer avec un respect religieux. Mais cette soumission religieuse de la volonté et de l'intelligence, on doit tout particulièrement l'offrir au magistère authentique du Pontife romain, même quand il ne parle pas ex cathedra, de telle sorte que son suprême magistère soit respectueusement accepté et qu'avec sincérité l'on adhère aux décisions qui émanent de lui, selon sa propre pensée et sa volonté manifeste; celles-ci se manifestent spécialement soit par la nature des documents, soit par de fréquents retours sur la même doctrine, soit dans la manière même de parler.
Les évêques considérés isolément ne jouissent pas de la prérogative de l'infaillibilité; cependant, même dispersés à travers le monde et conservant le lien de la communion entre eux et avec le successeur de Pierre, lorsque dans leur enseignement authentique concernant des questions de foi et de morale ils déclarent d'un commun accord qu'il faut soutenir sans hésiter tel point de doctrine, ils énoncent alors infailliblement l'enseignement du Christ (40). Cela est encore plus évident lorsque, rassemblés en Concile oecuménique, ils enseignent et décident pour toute l'Eglise en matière de foi et de morale; et on doit adhérer à leurs définitions dans l'obéissance de la foi (41).
Cette infaillibilité, dont le divin Rédempteur voulut que soit pourvue son Eglise dans la définition de la doctrine concernant la foi ou les moeurs, s'étend aussi loin que le contenu de la divine Révélation, qu'il faut garder avec vénération et exposer fidèlement. Cette infaillibilité, le Pontife romain, Chef du collège des évêques, la possède en vertu de son office lorsque, en sa qualité de pasteur et de docteur suprême de tous les fidèles qui confirme dans la foi ses frères (cf. Lc 22, 32), il proclame, en la définissant, une doctrine de foi ou de morale (42). Voilà pourquoi ses définitions sont dites à juste titre irréformables par elles-mêmes et non par suite du consentement de l'Eglise; elles sont en effet prononcées avec l'assistance du Saint-Esprit, qui lui fut promise en la personne du bienheureux Pierre, elles n'ont besoin d'aucune autre approbation et ne tolèrent aucun appel à une autre instance. C'est que le Pontife romain se prononce alors non pas à titre privé, mais expose ou défend la foi catholique comme docteur suprême de l'Eglise universelle, en qui réside d'une façon particulière le charisme de l'infaillibilité de l'Eglise elle-même (43). L'infaillibilité promise à l'Eglise se trouve également dans le corps des évêques, quand il exerce le magistère suprême avec le successeur de Pierre. Et ces définitions rencontrent toujours l'assentiment de l'Eglise, grâce à l'action du même Esprit qui conserve et fait professer dans l'unité de la foi tout le troupeau du Christ (44).
Lorsque le Pontife romain ou le corps des évêques avec lui définissent une vérité, ils l'entendent selon la Révélation elle-même, à laquelle tous doivent adhérer et se conformer; révélation qui est intégralement transmise par écrit ou par tradition à travers la légitime succession des évêques et spécialement par les soins du Pontife romain lui-même, et qui est jalousement conservée et fidèlement exposée dans l'Eglise grâce à la lumière dont l'inonde l'Esprit de vérité (45). Cette recherche et ces enseignements sont l'objet de soins attentifs de la part du Pape et des évêques, selon que le requièrent les devoirs de leur charge et l'importance même des vérités en cause (46); ceux-ci cependant n'acceptent pas de nouvelle révélation publique comme appartenant au dépôt divin de la foi (47).

 الدستور العقائدي في الكنيسة
وظائف الاساقفة الثلاثة
Le forum impérial (Rome)

La fonction de sanctification des évêques
26. L'évêque, revêtu de la plénitude du sacrement de l'Ordre, est "l'économe de la grâce qui ressortit au suprême sacerdoce" (48) spécialement en ce qui concerne l'Eucharistie, qu'il offre lui-même ou fait offrir (49), dont l'Eglise vit continuellement et par laquelle elle s'accroît. Cette Eglise du Christ est vraiment présente dans toutes les communautés locales des fidèles, légitimement réunies autour de leurs pasteurs et que le Nouveau Testament lui-même appelle "églises" (50). En effet, là où elles se trouvent, se trouve aussi le Peuple nouveau appelé par Dieu dans le Saint-Esprit et avec une pleine assurance (cf. I Thess. 1, 5). C'est en elles que l'annonce de l'Évangile du Christ rassemble les fidèles, qu'est célébré le mystère de la Cène du Seigneur "afin que, par la chair et le sang du Seigneur, soient étroitement unis tous les frères de la communauté" (51). Toute assemblée eucharistique relevant du ministère sacré de l'évêque (52) est un signe de cette charité et de cette "unité du Corps mystique, sans laquelle il ne peut y avoir de salut" (53). Dans ces assemblées souvent petites, pauvres et éloignées les unes des autres, le Christ est présent, qui, par sa puissance, rassemble l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique (54). En effet "la participation au corps et au sang du Christ ne fait rien d'autre que de nous transformer en ce que nous prenons" (55).
Toute légitime célébration de l'Eucharistie est dirigée par l'évêque, à qui incombe la charge d'offrir et de régler le culte de la religion chrétienne dû à la divine Majesté, selon les préceptes du Seigneur et les lois de l'Eglise, normes qu'il précise pour son diocèse selon son propre jugement.
Ainsi les évêques, priant et travaillant pour le peuple, répandent-ils sous diverses formes et à profusion la plénitude de la sainteté du Christ. Grâce au ministère de la parole ils font passer dans les croyants la puissance de Dieu qui apporte le salut (cf. Rom. 1, 16); et au moyen des sacrements, dont ils déterminent de leur propre autorité l'administration correcte et fructueuse (56), ils sanctifient les fidèles. Ils règlent l'administration du baptême qui donne part au sacerdoce royal du Christ. Ils sont les ministres ordinaires de la confirmation, dispensateurs des ordres sacrés et modérateurs de la discipline pénitentielle; avec sollicitude, ils exhortent et instruisent leur peuple afin que dans la liturgie et spécialement dans le saint sacrifice de la messe celui-ci s'acquitte de sa fonction avec foi et piété. Ils doivent enfin par l'exemple de leur vie, aider ceux qu'ils conduisent, garder leur conduite de tout mal et la rendre bonne autant qu'il leur est possible, avec l'aide de Dieu; ainsi pourront-ils en union avec le troupeau qui leur est confié, atteindre la vie éternelle (57).

La fonction de gouvernement des évêques
27. Les évêques gouvernent les Eglises locales qui leur sont confiées en qualité de vicaires et légats du Christ (58); ils le font par leurs conseils, leurs paroles persuasives, leurs exemples, mais aussi par des décisions faisant autorité et par le pouvoir sacré. Ce pouvoir, ils ne s'en servent cependant que pour élever leur troupeau dans la vérité et dans la sainteté, se rappelant que quiconque est le plus grand doit se faire le plus petit, et qui est chef, comme le serviteur (cf. Lc 22, 26-27). Ce pouvoir qu'ils exercent personnellement au nom du Christ est propre, ordinaire et immédiat, malgré que l'exercice en soit soumis en dernier ressort à la suprême autorité de l'Eglise et puisse être circonscrit en de certaines limites, eu égard au bien de l'Eglise ou des fidèles. En vertu de ce pouvoir, les évêques ont le droit sacré et, aux yeux du Seigneur, la charge de légiférer pour leurs sujets, de juger et de régler tout ce qui touche au domaine du culte et de l'apostolat.
C'est à eux qu'est pleinement confiée la charge pastorale, c'est-à-dire le soin habituel et quotidien de leur bercail; et ils ne doivent pas être considérés comme vicaires des Pontifes romains, car ils sont revêtus d'un pouvoir qui leur est propre et sont appelés en toute vérité chefs spirituels des peuples qu'ils gouvernent (59). Leur pouvoir donc n'est pas affaibli mais au contraire affermi, corroboré et défendu par le pouvoir suprême et universel (60), puisque le Saint-Esprit conserve indéfectiblement la forme de gouvernement établie par Notre-Seigneur Jésus-Christ dans son Eglise.
L'évêque, envoyé par le Père pour gouverner sa famille, aura devant les yeux l'exemple du Bon Pasteur qui est venu non pour être servi mais pour servir (cf. Mt. 20, 28; Mc 10, 45) et donner sa vie pour ses brebis (cf. Jn10, 11). Pris parmi les hommes et sujet aux faiblesses, il peut se montrer indulgent à l'égard de ceux qui sont dans l'ignorance ou l'erreur (cf. Hébr. 5, 1-2). Il ne refusera aucunement d'écouter ses sujets, qu'il aimera comme de vrais fils; et il les exhortera à collaborer activement avec lui. Puisqu'il doit rendre compte à Dieu de leurs âmes (cf. Hébr. 13, 17), il lui faut, par la prière, la prédication et toutes les ressources de la charité, prendre soin d'eux et aussi de ceux qui ne sont pas encore dans l'unique troupeau et qu'il regardera comme lui étant confiés dans le Seigneur. Puisqu'à l'instar de l'apôtre Paul, il est débiteur envers tous, il se montrera prompt à annoncer l'Evangile à tous (cf. Rom. 1, 14-15) comme à exhorter ses fidèles à l'activité apostolique et missionnaire. Les fidèles, de leur côté, doivent adhérer à l'évêque comme l'Eglise adhère à Jésus-Christ et Jésus-Christ au Père, afin que toutes les choses concordent par le moyen de l'unité (61) et fructifient pour la gloire de Dieu (cf. II Cor. 4. 15).

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